L’histoire du Domaine de Chevalier
Des origines discrètes
« Chevalier, c’est avant tout une histoire... Il faut vous dire qu’il n’y a pas si longtemps, la forêt occupait l’essentiel de la partie occidentale des Graves, où nous nous trouvons. En réalité, la véritable naissance du domaine ne date guère que de la seconde moitié du XIXe siècle. Mais que de chemin parcouru depuis... »
« Les archives du XVIIe siècle rappellent que le petit domaine de Chivaley comporte « maisons, dépendance, jardins, terres, vignes, bois et prés ». Le choix du nom de Chivaley, (qui signifie chevalier en gascon) serait lié, sans que l’on sache exactement pourquoi, à la présence du très ancien chemin de Saint-Jacques de Compostelle qui borde toujours la propriété. A l’origine, le terme de domaine, qui sera par la suite supplanté par celui de château, était riche d’un sens aujourd’hui disparu. A l’image de Chivaley, il désignait l’ensemble formé par une demeure, une famille et une exploitation agricole dans laquelle la vigne cohabitait avec l’élevage et les cultures vivrières... »
La révélation d’un grand cru de Graves
1865 - 1983 : les fondateurs...
« L’une des originalités de Chevalier, c’est d’avoir accédé en un temps relativement court à un niveau de notoriété que la plupart des grands crus de Bordeaux ont mis plusieurs siècles à acquérir... Bien sûr, diriez-vous, il y a le terroir. J’ajoute que la chance du domaine, c’est d’avoir connu un nombre limité de propriétaires, qui, tous ont eu à cœur d’assurer la continuité d’une démarche d’exigence. Ce sont eux qui ont véritablement créé les prémices de l’image actuelle de Chevalier, à savoir celle d’un grand cru positionné au sommet de la hiérarchie. »
« En effet, de l’acquisition du domaine par Arnaud et Jean Ricard, en 1865, à son achat par ma famille, en 1983, trois hommes seulement se sont succédé à Chevalier. Du premier, Jean Ricard, je dirais qu’il est le véritable créateur du domaine. Mais c’est son gendre, Gabriel Beaumartin qui, en quarante ans de présence à Chevalier, va véritablement asseoir la réputation des vins du domaine. »
« Et puis plus près de nous, il y a Claude Ricard... Lorsque je suis arrivé sur le domaine, en 1983, il gérait la propriété depuis trente-cinq ans. Sa réputation de viticulteur encyclopédique était immense. C’est sous sa houlette que le domaine a intégré le groupe privilégié des Grands Crus Classés de Graves lors du classement de 1953. C’est aussi grâce à lui qu’il a acquis sa véritable dimension internationale... Nous avons travaillé ensemble pendant cinq années qui m’ont permis d’appréhender la nature profonde de Chevalier. »